Réaction de Jean Marc Bardeau Garneret suite à l’article dans « Côte d’Or Magazine » de Janvier-février 2012 (23/07/2012)
Réaction de Jean Marc Bardeau Garneret suite à l’article dans « Côte d’Or Magazine » du Conseil Général abordant la Prestation de Compensation du Handicap (PCH)
« Côte d’Or Magazine de Janvier – février 2012 » en présentant la fonction des travailleurs sociaux à la Maison Départementale du Handicap [MDPH] décrit succinctement les règles d’attribution de la Prestation de Compensation du Handicap [PCH] ; prestation permettant aux personnes dépendantes de rétribuer des auxiliaires de vie sociale [AVS]
L’article fait apparaître une contradiction en indiquant que l’on évalue les besoins des personnes demandeuses d’une part à l’aide d’une grille d’évaluation [GEVA] d’autre part en fonction des répercussions du handicap sur « la vie courante, professionnelle et sociale de la personne.
Les auteurs de cet article ignorent ou oublient de préciser que les allocataires constatent un écart de plus en plus important entre leurs besoins pris en compte par la grille et leurs réels besoins d’aide. Ainsi, des incapacités pour répondre à des besoins élémentaires ne sont pas compenser :
- l’incapacité de faire la cuisine, alors que l’on attribue une aide pour s’alimenter.
- si la fonction première de la PCH est de permettre le retour ou le maintien de la personne handicapée à domicile, l’entretien de l’appartement n’est pas inscrit dans la grille.
- la vie sociale enfin est restreinte à 2 heures hebdomadaires et la nécessité de courses accompagnées est incluse dans cette rubrique, ce qui interdit tout accompagnement dans des pratiques culturelles ou de loisirs.
- enfin selon des informations recueillies auprès de personnes handicapées, il apparaîtrait que le libre choix du service par les usagers n’est plus en vigueur, les services de la MDPH en imposant un d’office à chaque usager.
Ainsi, le libre choix qui faisait de la personne handicapée, un citoyen à part entière disparaît, pour revenir au statut de personne prise en charge.
C’est une régression fondamentale par rapport aux lois de 2002 et de 2005 qui tendaient, selon les textes, « à mettre l’usager au centre du dispositif, alors que l’inclusion est devenue l’idée phare de la politique française et européenne en faveur des personnes handicapées, l’actuelle évaluation de la PCH ne se limite-t-elle pas à une assistance à domicile et par conséquent à une assignation à résidence ?
Ce propos ne doute pas des compétences et de la compréhension des travailleurs sociaux chargés d’appliquer de telles règles. Ils cherchent à ajuster au mieux des moyens limités aux besoins réels. Mais alors que des échéances politiques majeures s’annoncent, les personnes handicapées et leurs associations doivent être attentives et exigeantes afin que l’inclusion ne soit pas une nouvelle coquille vide dans tel ou tel beau discours.
Jean-Marc Bardeau Garneret
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